Ou encore d’une tante dont la maison en entier semble négligée et submergée par des piles de livres, de journaux, de sacs, de boîtes et de collections d’articles et de biens variés ? Vous êtes-vous déjà questionné sur l’état de vos propres placards au fond desquels s’empilent des objets non utilisés depuis des années ?
Quand l’accumulation devient dépendance
Il n’est plus question de simple désordre, mais plutôt de trouble quand un individu a du mal à se séparer de biens, indépendamment de leur valeur réelle. Bien entendu, il faut faire la part des choses, car pour certains, cela peut relever de la procrastination ou d’un manque d’organisation. Mais pour d’autres, qui accumulent compulsivement des objets divers et leur portent un attachement sentimental ou utilitaire disproportionné, l’accumulation est un trouble, qu’ils justifient à coups de « ça pourra servir un jour » ou de « ça appartenait à telle personne… ». Pour eux, passer à l’action demande un processus beaucoup plus ardu. En plus d’énergie et de méthode, ces individus requièrent un accompagnement émotif afin de modifier un système de pensées, et ce, en plus de changer leurs comportements et leur mode de vie. Dans certains cas, on parlera d’un trouble de santé mentale encore plus commun que la bipolarité, nommé le TAC (Trouble d’accumulation compulsive, aussi connu par son nom anglais « hoarding »). Les individus atteints d'un TAC ont généralement beaucoup de mal à se départir de leurs objets parce qu'ils les aiment et parce qu’il associent leur identité à ces objets, qui en viennent à prendre la place des relations amicales, familiales et sociales. En effet, ces individus utilisent alors ces objets pour combler un vide. C’est une forme de trouble d’anxiété qui, généralement, n’empêche cependant pas ces individus d’être fonctionnels dans les autres aspects de leur vie.
Dans des cas plus extrêmes où les personnes touchées sont dans le déni et où l’entassement prend des proportions inouïes, allant jusqu’à une coupure avec la vie familiale et sociale, on parlera de Sygallomanie ou de Syndrome de Diogène. Dans ces proportions, comme on ne parle plus seulement d’entassement matériel, mais aussi de manque de salubrité du domicile et de négligence physique et corporelle, une prise en charge psychologique est nécessaire pour mieux combattre le syndrome, en plus d’intervenir efficacement sur les aspects sanitaires et sociaux. Il est important de préciser qu’il n’y a aucun profil type d’individus touchés par le syndrome, qui touche sans distinction des hommes et des femmes de tous âges et de toute classe sociale, pour les entraîner dans des conditions de vie insalubres et dans une grande détresse psychologique.
De l’aide pour se séparer de l'inutile et vivre l’esprit léger
On garde ? On donne ? On jette ? Un objet n’est utile que si il a une fonction. Garder, stocker, conserver, empiler, fait appel à des mécanismes inconscients dictés par différentes peurs. Pourquoi, alors, avez-vous autant accumulé sans vous en départir ? Dans notre quotidien, les objets qu’on emploie n’ont pas à être justifiés : brosse à dent, balais, savon à lessive. Ils sont fonctionnels. Tandis que beaucoup d’autres, comme ceux qui s’entassent au garage, ils répondent à des « je l'ai payé cher…», à des « je le porterai si je perds du poids un jour », et encore à des « … et si quelqu'un en a besoin éventuellement ? ». Soyez réaliste. Bien sûr « un jour », ou « éventuellement », n’arrive jamais et pendant ce temps, la pile d’objets continue de s’accumuler et d’encombrer. Toutes des excuses pour justifier des avoirs inutiles. Ces situations arriveront-elles réellement. Arrêtons d’anticiper, et vivons pleinement dans le ici et le maintenant, avec ce qui est nécessaire pour notre confort aujourd’hui.
À quel moment le désordre devient plus qu’un simple foullis ? Vous arrive-t-il de vous inquiéter au sujet d’un ami dont le bureau est enfoui sous une montagne de papiers ?